Equipements des bateaux : Les distributeurs jonglent avec les hausses de prix

A l'heure des habituels changements de tarifs de l'été, nous avons interrogé des distributeurs d'équipements pour la plaisance sur les évolutions à venir, leurs répercussions sur le reste de la filière nautique et leurs stratégies pour faire face à la situation.

Le prix des équipements nautiques en hausse

Pour nombre de fournisseurs du nautisme, le début de l'été rime avec une révision des grilles tarifaires. En 2021, celle-ci pourrait augmenter dans des proportions rarement atteintes, au point que certains distributeurs ont tenu à alerter leurs clients, à l'image de Tecmar se faisant l'écho d'annonces de fabricants comme Mastervolt, Marinco, BEP, Attwood et Garelick prévoyant de fortes hausses au 1er juillet 2021. "Cela touche certaines familles de produits, très variées, avec des niveaux différents. Il y a 2 impacts : le coût des matières premières, avec l'acier, le cuivre, les dérivés du pétrole ou l'acrylique. Cela commence aussi sur l'aluminium. Des gros faiseurs comme Coca-Cola rachètent tous les stocks à n'importe quel prix pour être sur de pouvoir faire leurs cannettes pendant 1 an ou 2. Des diodes qui coûtaient quelques centimes sont passées pour certaines à plusieurs euros. On a moins de matière disponible et plus de demande. D'un autre côté, les coûts d'approche et de transport restent plus élevés qu'avant le Covid" expose Thierry Lambot, patron de Tecmar.

Les prix des transports restent élevés
Les prix des transports restent élevés

Jouer sur les stocks et l'amortissement des prix

Face à cela, les distributeurs tentent de lisser les prix avec leurs armes. "On a déjà eu des augmentations de tarif et il y en a régulièrement. Il est difficile de les reporter sur les chantiers, d'autant plus que l'on a du mal à les livrer avec les difficultés d'approvisionnement et disponibilité des produits. On essaie de gérer avec le stock existant pour garder une tarification similaire jusqu'à la fin de la saison d'été 2021. Il est plus facile de faire les hausses sur le retail, car les magasins vont la répercuter directement au plaisancier. Sur le textile, nous en avons déjà eu en mars et nous n'avions pas trop le choix. Globalement, on du mal à se faire livrer, donc on ne peut pas surstocker" explique Patrick Carro du distributeur Interdist.

Chez Tecmar, on tente de remplir les hangars tant que possible. "On gonfle les stocks partout où l'on peut pour réussir à limiter la hausse ert avoir la disponibilité des produits, mais cela ne suffit pas. Souvent on a 90% de la commande disponible, mais il reste la petite pièce à 30€ qui bloque le chantier. En 1ère monte on travaille sur prévision, donc c'est plus facile. C'est plus inquiétant pour cette été, le plaisancier qui casse une pièce sur son bateau. C'est pour cela que l'on ne vend plus des produits, mais des solutions. Pas nécessairement la pièce commandée, mais un système pour dépanner le magasin et que son client puisse passer ses vacances" rapporte Thierry Lambot.

Les hausses sont plus facile à répercuter en BtoC avec le plaisancier
Les hausses sont plus facile à répercuter en BtoC avec le plaisancier

Une année 2022 qui reste imprévisible pour un nautisme peu influent

Malheureusement, les hausses de l'été 2021 ne sont probablement pas les dernières. Les distributeurs s'attendent à une situation instable pendant de longs mois. Alors que la spéculation est importante sur les matières, l'influence du nautisme à l'échelle mondiale reste faible face aux grandes industries. "Les 18 mois qui viennent sont inédits pour le nautisme, avec une envolée des volumes de bateaux vendus pas vus depuis longtemps, des croissances à 2 chiffres chez tout le monde qui vont assécher les circuits de distribution. Ceux qui ne sont pas capables de prévoir, anticiper et stocker auront un problème. On est habitués à un tarif annuel voire 2, mais là, les produits vont augmenter plusieurs fois par an ou diminuer car il y aura aussi des matières en surstock. On retranscrit directement les baisses et on essaie de minimiser les hausses, mais on jongle beaucoup !" conclut le dirigeant de Tecmar.

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