Interview / Reed Expo : "Nous voulons un salon de Cannes utile à la filière nautique, pas des procédures judiciaires."

Michel Filzi, Président de Reed Expositions

Michel Filzi, président de Reed Expositions France, explique à Boatindustry.com sa version du différend en cours avec la Fédération des Industries Nautiques sur l'organisation du Cannes Yachting Festival.

Pouvez-vous nous rappeler la chronologie des événements qui ont amené à la procédure judiciaire en cours entre Reed Expositions et la Fédération des Industries Nautiques ?

Reed Expositions était en charge de l'organisation du Nautic et du Cannes Yachting Festival depuis de nombreuses années, pour le compte de la Fédération des Industries Nautiques (FIN). Cette dernière a décidé de résilier le contrat qui nous liait. Nous en avons été informé par courrier le 21 octobre 2016. Simultanément, la FIN a déclenché une procédure judiciaire pour dénoncer une clause du contrat qui stipule que Reed Expositions conserve l'organisation du Cannes Yachting Festival pour une durée de 20 ans après la résiliation dudit contrat, qu'elle qu'en soit la cause.

Face au discours de la FIN, considérant comme acquise, avant même toute décision de la justice, la reprise du salon cannois, Reed Expositions a demandé à la mi-novembre 2016 au juge des référés de procéder à des mesures conservatoires. Cela doit permettre que le contrat soit respecté dans l'attente du juge au fond. La moindre des choses est d'attendre que le juge fasse son travail. La décision des référés est attendue pour le 03 février 2017.

Que se passera-t-il après le 03 février 2017 ?

Contrairement aux affirmations de la FIN, la date du 03 février 2017 n'est pas une date butoir. En effet, saisi par Reed Expositions, soit le juge des référés ordonnera des mesures conservatoires dans notre sens, considérant qu'il y a urgence, soit il se considérera incompétent et renverra à l'attente du jugement du tribunal de grande instance. En aucun cas sa décision ne pourra donner raison à la FIN ni lui octroyer un droit à l'organisation du Cannes Yachting Festival.

Vu la complexité juridique du dossier, il faudra de toutes façons plusieurs mois avant la décision finale.

Que va-t-il se passer de manière concrète pour le Cannes Yachting Festival 2017 et le Nautic 2017 ?

La reprise du Nautic par la FIN s'est faite selon les termes du contrat et je ne l'ai jamais contestée.

Concernant le Cannes Yachting Festival, la commercialisation est déjà lancée depuis l'automne. Elle se poursuit dans de bonnes conditions. Les chantiers ont déjà commencé à s'inscrire et leur réel souci est de savoir s'ils auront assez de place pour présenter tous leurs bateaux. Nous allons continuer notre travail comme d'habitude avec l'équipe en place.

Concernant le personnel, comment se passe la transition avec Nautic Festival SA, la nouvelle structure de la FIN dédiée aux salons ?

Conformément au code du travail pour un transfert d'activité, les personnes à temps plein ou principalement affectées à cette mission, ont été transférées à la nouvelle entreprise en date du 20 décembre 2016. L'équipe transférée pour le Nautic est constituée de 2 commerciaux, 2 chargés de communication et 2 assistantes administratives. De notre côté, l'équipe du Cannes Yachting Festival reste inchangée et garantit la tenue des événements dans de bonnes conditions.

Comment envisagez-vous les mois à venir ?

Je suis très serein quant à la décision des juges. La clause contestée par la FIN existe depuis l'acquisition du salon par Reed Expositions en 1998. Pour autant, je ne suis pas un jusqu'au-boutiste, je souhaite qu'une solution soit trouvée avec la FIN. Mon métier est d'organiser des salons professionnels dans l'intérêt des filières.

Nous voulons que le Cannes Yachting Festival soit utile aux industriels du nautisme et à l'économie locale, nous ne cherchons pas les procédures judiciaires. Il serait dommage de casser la belle dynamique de ce salon qui en a fait l'un des tous premiers salons à flot au monde.

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