Déconstruction des bateaux de plaisance : une filière lancée mais fragile

L'APER, en charge de la gestion du recyclage des bateaux de plaisance, commence à mailler le territoire. Rappel du planning, des objectifs de mise en place des centres de déconstruction, et du risque qui pèse sur son financement.

Démarrage opérationnel de la filière de déconstruction des bateaux de plaisance

L'APER, Association pour la Plaisance Eco-Responsable, a obtenu en mars 2019 l'agrément de l'Etat pour mettre en place la filière REP en charge de la déconstruction des bateaux de plaisance hors d'usage. Guillaume Arnauld des Lions, en charge du dossier à la FIN, fixait dans ces colonnes les ambitions en janvier 2019 et détaillait le processus de sélection des opérateurs qui déconstruiraient les bateaux pour le compte de l'APER. "Le cahier des charges fait 50 pages où les aspects techniques prédominent sur la note de prix. Il s'agit de lots départementaux. L'objectif est que la filière soit opérationnelle en avril 2019." Avec un peu de retard, le dispositif est désormais lancé et l'APER a annoncé le 20 juin que 18 centres étaient agréés en France.

Développer le maillage territorial

Les premiers centres sont répartis dans toute la France :

  • 8 en Bretagne
  • 1 en Pays de la Loire
  • 2 en Normandie
  • 2 en PACA
  • 2 en Occitanie
  • 2 en Nouvelle Aquitaine
  • 1 en Bourgogne-Franche-Comté

L'association se fixe pour objectif d'atteindre 31 sites opérationnels en fin d'année et une quarantaine au rythme de croisière. Chaque plaisancier devrait se trouver à moins de 150 km d'un centre de déconstruction.

Tenir les objectifs de bateaux recyclés

Jean-Paul Chapeleau, président de l'APER, rappelle les objectifs de l'association. "Ce démarrage opérationnel est très important. Il va nous permettre d'atteindre l'objectif assigné par l'Etat pour 2019, celui de déconstruire 1800 bateaux. Il s'agit d'une première étape pour parvenir à déconstruire de 20 000 à 25 000 bateaux sur 5 ans (2019-2023)".

L'enjeu du nombre de bateaux traités est important pour l'avenir de la filière. En effet, il conditionne son financement public, comme l'a rappelé le gouvernement dans la réponse à une question écrite du député Didier Le Gac. Ce dernier s'inquiétait que le budget 2020 ne prévoit de reverser que 2% du droit annuel de francisation à l'APER pour son financement, contre 3% initialement prévu. L'exécutif conditionne sa réponse au nombre de bateaux de plaisance hors d'usage traité. "Le Gouvernement examine la possibilité de passer ce taux à 3 % pour l'année 2020 dans le cadre du projet de loi de finances 2020 si l'éco-organisme remplit les objectifs de traitement qui lui ont été fixés cette année".

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