Tensions sur l'approvisionnement: témoignage d'un distributeur du nautisme

Benoît Massard-Combe, directeur des achats de VDM-Reya

Comment les coûts de transport et les problèmes logistiques mondiaux affectent le marché de la plaisance et quelles mesures mettre en place ? Nous avons interrogé Benoît Massard-Combe, directeur des achats du distributeur d'équipements pour le nautisme VDM-Reya.

Le transport mondial désorganisé, pas que pour le nautisme !

Les enjeux logistiques et d'approvisionnement s'avèrent cruciaux depuis le début de la pandémie de Covid-19. Le commerce international a été fortement désorganisé, influant sur la disponibilité des produits et leur tarifs. "C'est une problématique d'approvisionnement qui n'est pas spécifique au nautisme et elle va se ressentir rapidement pour les clients finaux. Nous travaillons beaucoup avec les Etats-Unis qui ont été très touchés et désorganisés du fait des différences entre Etats, avec en plus de problèmes de transports liés aux tempêtes. Comme la reprise a été plus rapide aux USA, les flux sont également tendus pour l'Europe car le marché local est servi en 1er. Il y a aussi eu un impact sur l'Asie qui a mis plus de fret maritime vers les Etats-Unis, avec des containers bloqués là-bas et une pénurie de container disponibles, augmentant le prix de transport. Un container qui nous coûtait entre 3 et 4 000€ habituellement, était entre 8 et 10 000€ en décembre pour les mêmes 65 m3 de marchandise. A cela s'ajoute le prix des matières premières comme le cuivre qui a augmenté de 30% ou le zinc que l'on utilise pour nos anodes. Les fournisseurs commencent à vouloir faire des hausses de tarifs hors calendrier, ce qui ne peut être que très ponctuel." explique Benoît Massard-Combe, directeur des achats du distributeur d'équipements pour le nautisme VDM-Reya.

Les lignes de porte-conteneurs ont été désorganisées
Les lignes de porte-conteneurs ont été désorganisées

Anticiper la saison nautique

Pour s'assurer d'avoir les produits pour les plaisanciers et limiter la flambée des prix, les entreprises du secteur se sont adaptées. "On a vu venir la problématique du réapprovisionnement rapidement car le marché de l'aftermarket est reparti très vite. Depuis septembre, on a pu voir que l'impact sur la 1ère monte des bateaux est également moindre qu'anticipé. Là où l'on gère d'habitude les commandes par trimestre, voir semestre, on a parfois passé des commandes annuelles en juin dernier pour être sûr d'être servis et d'avoir les produits. On a pu constater qu'avec la rupture d'un seul composant dans un pays, comme la céramique pour nos WC au Sri-Lanka, le délai de livraison pouvait passer de 3 à 6 mois. On a donc fait les choses dès juillet, au lieu de l'automne habituellement" raconte Benoît Massard-Combe.

Hangar logistique de VDM-Reya
Hangar logistique de VDM-Reya

Réfléchir au lieu de production des équipements nautiques

Si relocaliser la production de matériel en Europe est une partie de la solution, cela ne peut répondre à tous les problèmes immédiats explique le directeur des achats de VDM-Reya en conclusion. "On suit le cours du transport et l'on étudie nos référencements pour stabiliser les prix et voir pour faire fabriquer certains produits en Europe. Mais ce n'est pas toujours facile car il y a un processus d'homologation des usines qui peut-être long, par exemple pour le matériel de sécurité."

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