Interview / Hervé Gastinel : "Bénéteau a la chance de ne pas avoir été disrupté."

Hervé Gastinel, président du groupe Bénéteau

Dans cette 1ère partie d'interview, Hervé Gastinel, Président du groupe Bénéteau, revient avec BoatIndustry.com sur sa stratégie de digitalisation, d'offre de services à travers Band of Boats, le Bénéteau Boat Club ou Leasy Boat et sur le futur rôle des concessionnaires de bateaux.

A l'occasion de sa conférence de rentrée, Hervé Gastinel, président du groupe Bénéteau, a offert un entretien exclusif à BoatIndustry. Dans cette 1ère partie (la 2e partie à lire ici), il présente sa vision de l'offre de service du leader français de la plaisance.

Vous avez évoqué en conférence de presse, une nouvelle phase dans la stratégie de digitalisation du groupe Bénéteau. A quoi correspond-elle ?

Nous sommes dans un environnement qui change, avec une nouvelle façon de consommer et de voyager. La plaisance peine à évoluer et à se placer dans cette digitalisation du monde. Le groupe Bénéteau souhaite devenir une référence mondiale de toutes les expériences du nautisme à travers toute une galaxie de services comme la plateforme digitale Band of Boats, mais aussi les Boat Clubs ou l'offre de financement Leasy Boat.

Pouvez-vous nous préciser l'objectif de Band of Boats pour le groupe Bénéteau ?

Nous avons lancé Band of Boats en avril 2018 en France. C'est une plateforme digitale pour les amoureux de la mer, pour faciliter l'accès au nautisme aux gens qui cherchent l'usage sans les contraintes. C'est à la fois une place de marché pour l'achat de bateaux neufs ou d'occasion auprès de professionnels ou de particuliers, une offre de location de bateaux à la semaine auprès de professionnels, avec ou sans skippers, et un lieu d'échange communautaire avec des avis sur les bateaux. Pour le groupe Bénéteau, c'est une mine d'informations et de data pour faire évoluer l'offre et suivre l'évolution des attentes des nouveaux plaisanciers.

Signature du partenariat avec Freedom Boat Club

Comment s'insèrent les boat clubs dans cette stratégie ? Comment allez-vous y gérer l'intégration des voiliers ?

Nous avons franchi un pas nouveau dans l'offre de nos boat clubs (NDLR: Bénéteau Boat Club et partenariat Freedom Boat Club pour la marque Jeanneau) avec le passage à l'offre illimitée pour une mensualité de 400€ à 600€. L'objectif est de donner envie aux gens de naviguer. Je pense que les risques sont encore plus limités avec les voiliers où il n'y a pas de notion de vitesse, de coût d'usage avec le carburant ou d'usure mécanique. Les concessionnaires ont déjà noué des partenariats avec des sociétés de service, comme La Baule Nautic l'a fait avec La Baule Yacht School, pour proposer du coaching, des permis bateau ou des cours d'initiation.

Les services de financement évoluent également, avec Leasyboat. Dans quel but ?

C'est tout l'enjeu que l'automobile a su relever. C'est un financement sans engagement pour renouveler l'attractivité du secteur de la plaisance dans un environnement très concurrentiel des loisirs. L'offre, développée avec SGB Finance, est "all inclusive", sur 4 ans, sans apport, reprise comprise, avec entretien du moteur.

Concessionnaire Bénéteau

Quelle est la place du concessionnaire dans tout cela?

Le nautisme peine à suivre les évolutions actuelles. On a la chance de ne pas avoir été disrupté. Ça ne veut pas dire que cela n'arrivera pas. On commence donc la réflexion avec les concessionnaires. On ne fera rien sans eux. On ne s'en détachera pas comme d'autres ont pu aller plus vers la location.

D'ailleurs, quand on lance le Bénéteau Boat Club, c'est avec eux. Pour Band of Boats, ils ont été prévenu en amont. L'important, c'est de partager la direction, pas de faire des actions séparées. On réfléchit aussi à un CRM pour mieux partager le lead commercial entre le fabricant et les concessionnaires. Ce travail avec notre réseau, c'est l'enjeu de cette année.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...