Augmentation automatique de la taxe sur les bateaux de plaisance en provenance des USA
Avec l'arrivée du nouveau président Joe Biden à la tête des Etats-Unis, les observateurs comptaient sur une résolution rapide des guerres commerciales lancées par les USA sous l'ère Donald Trump. Mais si un moratoire sur les taxes liées au conflit US/UE dans l'aéronautique a été trouvé, le dossier autour des taxes américaines sur l'acier et les métaux n'est pas résolu. Les mesures de représailles décidées par l'Union Européenne en 2018, instauraient notamment une taxe de 25% sur les bateaux de plaisance en provenance des Etats-Unis. La décision des instances européennes prévoyaient dès leur publication une seconde étape en date du 1er juin 2021, à partir de laquelle une taxe additionnelle porterait le tarif douanier à 50%. En l'absence d'accord d'ici cette date, la mise en application est automatique.
Des exportations de bateaux US vers l'Europe déjà très affaiblies
La mise en place de la taxe de 25% avait déjà fortement touché les exportations de bateaux de plaisance depuis les Etats-Unis vers l'Union Européenne. L'UE, second marché à l'export pour la filière nautique US, a vu le nombre de bateaux arrivant des USA reculer de 42% selon la National Marine Manufacturers Association. Le représentant de l'industrie américaine de la plaisance s'inquiète pour ses chantiers, mais aussi ses distributeurs en Europe.
Clément Fauconnet, responsable d'agence pour Evasion Pro Yachting à Arcachon et concessionnaire Chris Craft et Sea Ray, témoigne de la situation. "L'impact de la mise en place de la taxe de 25% a été important. Les marques américaines sont devenues moins compétitives. C'est assez lisible et évident si l'on regarde les chiffres de ce qui s'est passé depuis 2 ans. Les modèles Sea-Ray construits en Pologne, non touché par la taxe ont bien marché, tandis que les modèles Made In USA ont été impactés. On vendait 2 à 5 bateaux par an avant la taxe et 1 ou 2 aujourd'hui."
Il conclut en s'inquiétant de la réaction potentielle des plaisanciers à une nouvelle hausse, face à une situation qu'il juge plus pénalisante pour l'UE que pour les Etats-Unis. "On a une clientèle qui peut se permettre de payer un certain prix, mais qui est réticente à payer pour une taxe qui ne correspond à aucune valeur ajoutée. C'est assez ahurissant car nous sommes directement pénalisés. Les chantiers américains ont fait un effort au début et Sea Ray continue. Mais pour Chris Craft, le marché européen est loin de leur cœur de cible. Ils vendent 80% de leurs bateaux aux USA !" Le concessionnaire espère qu'un accord de dernière minute puisse être trouvé.
