Point de vue / Retour sur l'année 2018 des services nautiques : Y-a-t-il une vie en dehors du digital ?

Service de lavage de bateau à flot

Boat clubs, plateformes de services sur internet, maintenance connectée... Il semblerait que le nautisme soit devenu purement virtuel. BoatIndustry revient sur les grandes tendances 2018 et les événements marquants de la vie des services nautiques, digitaux, mais aussi physiques !

Le virage du numérique est un enjeu majeur pour les services de l'industrie de la plaisance. Ses acteurs s'y préparent, comme en témoignent les rachats et lancements de sites internet observés en 2018. Les nouveaux usages de location, boat-clubs et autres alternatives à la propriété ont également tenu le haut de l'affiche. Mais ces aspects ne doivent pas faire oublier des services plus concrets, de la formation aux bateaux à foil en passant par le recrutement ou la gestion des ports de plaisance.

Consolidation des plateformes nautiques sur internet

Ces dernières années avaient vu fleurir les sites internet de location de bateaux entre particuliers se revendiquant le AirBnB du bateau. Après quelques années d'exploitation, ils s'étaient progressivement tous ouverts aux loueurs professionnels afin d'élargir leur offre et d'assurer une meilleure rentabilité. La concentration du marché entamée en 2017 par le rachat entre start-ups s'est poursuivie en 2018. Elle a passé un cap supplémentaire en voyant des acteurs traditionnels majeurs de la plaisance prendre le contrôle des principales plateformes. Le groupe Bénéteau a ainsi mis la main sur Hey Captain et le loueur Dream Yacht Charter sur Samboat. Le dernier indépendant important est aujourd'hui Click&Boat. Mais derrière les sites internet, ce sont les outils de gestion de contrats, la communauté et le savoir-faire sur internet qui intéressent les poids-lourds du nautisme, dont l'objectif est d'atteindre une offre globale, de la vente de bateau neuf ou d'occasion et son financement, à la location de courte ou de longue durée. Le site Band of Boats, lancé par le groupe Bénéteau au début de l'année 2018, et son offre de LOA Leasyboat en sont les illustrations.

Location, quel avenir pour les boat clubs ?

Trouver une alternative à la propriété de bateau pour coller aux attentes des nouveaux plaisanciers. C'est le défi du secteur nautique selon tous les analystes. Tout au long de l'année 2018, les boat clubs, modèle anglo-saxon de club fermé donnant accès à des bateaux moyennant une adhésion et des crédits d'utilisation, ont fleuri. L'indépendant Boat Club de France, depuis racheté par Dream Yacht Charter, et le constructeur Bénéteau avaient ouvert la marche en 2017. Ils ont été rejoint en France en 2018 par le chantier Jeanneau, associé à l'américain Freedom Boat Club et par le loueur professionnel Dream Yacht Charter. Des modèles proches, comme SailEazy pour la mise à disposition de voiliers, se développent également. Si les différents acteurs communiquent volontiers sur leur nombre de base, le chiffre des adhérents reste confidentiel, et a priori limité. Il faudra donc du temps pour voir si ce nouveau modèle qui enthousiasme la profession trouve son public, mais 2018 a marqué une étape dans la construction de l'offre.

La concurrence de plaisanciers sans brevet continue d'inquiéter les professionnels de la location et les autorités qui redoutent les accidents. Une première condamnation à Quimper en 2018 devrait faire jurisprudence.

Le port au cœur de la plaisance du futur

Les plaisanciers ont besoin des ports, mais les marinas ont aussi besoin des usagers. Comment les attirer ? De quels moyens disposent les acteurs portuaires pour se développer ? L'évolution des missions des gestionnaires de port est au cœur des débats. Le conseil d'État est revenu en juin 2018 sur l'obligation de transfert des ports de plaisance aux communautés d'agglomération par la loi NOTRe, sans trancher réellement sur les attributions. La faible durée des concessions et l'exigence d'investissements importants rendent de nombreux appels d'offre de renouvellement infructueux. Pourtant, des projets comme le port de Brétignolles ressortent des cartons et la Compagnie des Ports du Morbihan a annoncé sa volonté de sortir de ses frontières.

Outils de maintenance de flotte

Les boîtiers connectés pour gérer les flottes de bateaux ont émergé en 2018. De Sailsense à Nauticoncept, ces entreprises offrent aux chefs de base un historique des capteurs du bateau et un outil utile pour la maintenance préventive, ainsi que la gestion des sinistres avec les clients.

Recrutement

Avec la reprise de l'industrie nautique, l'emploi dans le secteur est en tension. De nombreuses initiatives ont été prises pour aider au recrutement en 2018. On peut citer l'arrivée sur le marché d'agences comme AAA Marine ou la création du campus nautique de Vendée.

Ecoles de foil

Il n'y a pas de plaisancier sans école de voile. L'arrivée du foil en voile légère change le mode de pratique. Les écoles de voile ont du s'adapter pour offrir un encadrement en groupe plus réduit pour plus de sécurité sur ces engins techniques, rapides et potentiellement dangereux. On a vu arriver en 2018 de nouvelles offres à l'image des Glénans ou de la Foiling School de La Baule.

Si le numérique a occupé l'actualité, les services nautiques ne se sont pas tous dématérialisés en 2018 !

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